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L’AMITIÉ FRANCO-ÉCOSSAISE  

ET LA  AULD  ALLIANCE  (orthographe celte, officiellement reconnue)

On parle beaucoup au sein de notre Confrérie de l’Amitié Franco -Écossaise, concrétisée par la signature de la Auld Alliance en 1295

Ceux qui sont allés en Écosse savent que ce n’est pas un vain mot, une vue de l’esprit !

Mais pourquoi une telle entente entre nos deux pays, alors que nous ne sommes même pas proches voisins ? Pourquoi est-ce aux Français que les Écossais ont demandé de l’aide ?

Les affinités entre nous remontent au X -ème siècle et aux Normands. A cette époque l’ile de Grande Bretagne était partagée en 2 royaumes : Au nord, après les Celtes, c’étaient les Scots irlandais qui s’étaient installés et avaient mis en place la royauté et le système de clans ; au sud, le royaume d’Angleterre, peuplé par les Saxons (après les Celtes puis les Romains) ; quant aux Français, après avoir été envahis par les Celtes et les Romains, nous allions l’être par les Vikings (au XI -ème siècle).

Ceux-ci s’installèrent d’abord en France et plus particulièrement dans ce qui deviendra le pays des Hommes du Nord, la Normandie. De là, ils passèrent en Angleterre grâce à Guillaume Le Conquérant. Devenu roi d’Angleterre après la bataille d’Hastings il envahit l’Écosse et pour remercier ses compagnons normands, leur octroya des biens dans la région nouvellement conquise.  Les Normands la transformèrent en profondeur en construisant des châteaux et en fondant des clans très puissants qui très rapidement revendiquèrent leur indépendance vis-à-vis de l’Angleterre, en refusant de lui faire allégeance.

Parmi ces chefs de clans issus de la noblesse de Normandie, on peut citer la famille Bruce, originaire de Brix, au sud de Cherbourg, qui, pour avoir accompagné Guillaume le Conquérant, gagna des terres en Écosse et un titre de noblesse ; Robert Bruce devint roi d’Écosse en 1306 sous le nom de Robert 1er . Sa fille, en épousant un Stuart, est à l’origine de cette famille royale, dont un descendant est Charles Édouard Stuart, autrement dit Bonnie Prince Charlie.

Dans les années 1290, le roi écossais Alexandre III meurt sans laisser d’héritier. Sa petite fille Marguerite, fille du roi de Norvège hérite du titre, mais meurt très vite aussi sans descendance. Dans l’embarras, les Écossais vont demander l’arbitrage du roi anglais ; celui-ci va en profiter pour tenter de les assujettir. Ce sera le début de la longue guerre d’indépendance qui prendra fin à Culloden en 1746, malgré le traité de 1707 qui annexait l’Écosse à l’Angleterre.

En 1295, en réponse à cette agression, le roi Jean Baliol d’Écosse (famille Bailleul de Normandie) va se tourner vers les Français pour demander de l’aide et signer avec Philippe le Bel et la Norvège un traité d’alliance contre leur ennemi commun l’Angleterre. C’est la Auld Alliance (qui en fait concernera très peu les Norv2giens)

Plusieurs volets à ce traité :

  • Militaire : Il prévoit que si l’une des parties est agressée par l’Angleterre, les autres se porteront à son secours et attaqueront les Anglais. Dans les faits, les Écossais ont plus souvent aidé les Français que l’inverse (ils ont par exemple aidé Jeanne d’Arc à lever le siège d’Orléans).
  • Un régiment écossais constituait à partir de 1422 et jusqu’au XIXème siècle, la garde personnelle du Roi de France
  • Un volet diplomatique
  • Des accords commerciaux
  • Les sujets de l’un des pays pouvaient obtenir des « lettres de naturalité » dans l’autre pays pour s’y installer, rentrer dans l’armée, y commercer, etc. C’est ainsi que plusieurs familles écossaises (comme le duc d’Inverness, d’Ormond, le Chevalier de Ramsay, etc.) ont fait souche à Avignon après avoir accompagné Bonnie Prince Charlie dans son exil !) Cette clause a été abolie officiellement par les Anglais en 1906, mais apparemment jamais par les Français ! (Ils considèrent que l’union de l’Écosse et l’Angleterre en 1707 a, de fait, annulé ce droit, puisqu’il n’y avait plus d’Écossais mais simplement des Anglais)
  • Accord d’échange d’étudiants entre les universités de théologie (Erasmus avant l’heure !)

La AULD ALLIANCE n’a jamais été officiellement abrogée, ce qui en fait « la plus vieille alliance du monde » selon Charles de Gaulle et la plus longue. Il va d’ailleurs s’en prévaloir pour intégrer en 1941, des parachutistes français à une unité des Forces Spéciales Britanniques, les SAS, qui venaient d’être créés par un Écossais le Lieutenant David Sterling.

En 1995, le 700ème anniversaire du traité a été célébré dans les 2 pays.

La Auld Alliance reste très présente et importante au cœur des Écossais (plus que pour les Français qui l’ont un peu oubliée) peut être à cause de leur très vif sentiment d’appartenance régionale et à leur amitié pour les Français.

Ils ont créé en 2018 le « trophée de la Auld Alliance » au Rugby et ont fêté le 23/02/2019 le « Auld Alliance Day »

En France, la Auld Alliance a plutôt un caractère folklorique, mais un musée lui est consacré à Aubigny sur Cère, où ont lieu régulièrement des fêtes franco-écossaises.

A Orléans a été créée en 2001 l’Association la « Auld Alliance » dont le but est de promouvoir l’amitié franco-écossaise.                                                                     Jean-Louis

Pourquoi faut-il se taire lorsque le cornemuseur joue ?

Indépendamment du respect que tout auditeur doit à un interprète, Le silence requis lorsque que le cornemuseur joue à une signification toute symbolique. La cornemuse, bien que relativement moderne puisque sa forme actuelle remonte au 18ème siècle, est archaïque. Elle répond aux règles d’harmonie naturelle des sons contrairement aux instruments modernes qui répondent à des règles dites tempérées, c’est-à-dire au tempérament égal.
En ce sens, elle ne peut pas être jouée en accompagnement d’un autre instrument, ni se jouer avec un autre instrument. Sa musique rejoint la musique des sphères, abordée par Platon et nous remet en harmonie avec l’Univers et les Dieux. C’est ce genre de musique qui est utilisée dans le chamanisme ou les musiques indiennes.
Elle exprime une musique « moodale », de « mood » en anglais, c’est-à-dire un état d’âme. Elle descend de la tradition des Bardes Celtes qui racontaient l’histoire du clan en s’accompagnant d’une harpe. La cornemuse a remplacé le barde et raconte l’histoire du clan. En ce sens, elle transmet les émotions du clan car une histoire s’exprime avec des émotions.
Tout comme la spiritualité exprime les petits et les grands mystères, il faut comprendre ceux des hommes et ceux des dieux, la cornemuse exprime le CEOL MOR, c’est-à-dire le grand mystère en langue celte, par opposition au CEOL BAG qui serait la musique des marches et de la danse. La structure de sa musique est construite comme celle des morceaux d’Inde du nord, le RAGA, qui signifierait « désir » ou plus exactement en « relation avec un sentiment ».
On voit donc que la cornemuse, loin d’être un instrument de musique anodin transmet en même temps un langage énergétique, historique et spirituel. Il s’agit de la transmission orale par l’intermédiaire de l’instrument qui a la faculté de communiquer le coté émotionnel des sons en abandonnant le coté objectif et rationnel que peut prendre la parole. La cornemuse nous parle. Il faut donc l’écouter comme on écouterait un interlocuteur intéressant. La cornemuse est l’émetteur d’un langage émotionnel et le public doit en être le récepteur.
La qualité du silence est celle d’une terre, vierge, mais prête à accueillir les graines, qui s’épanouiront par l’harmonie des sons pour devenir la fraternité qui nous habite.
Comme dans une conversation classique, pour que ce couple émetteur-récepteur fonctionne, il faut qu’il y ait écoute de celui qui reçoit. Ainsi, par la perception qu’il peut avoir de son public qui écoute, le cornemuseur adaptera le langage de l’instrument pour que, au-delà de l’harmonie des sons, règne l’harmonie des lieux et l’harmonie des esprits ; ce que l’on appelle l’égrégore ou plus simplement la joie de se retrouver autour de notre idéal commun, cette autre manière bien à nous d’être heureux.                        Jean-Louis

FLOWER OF SCOTLAND

BURNS (Robert) à écrit ce poème en 1793, inspiré par l’histoire de « Robert Bruce » victorieux de « Edward II » à Bannockburn.Bruce imagine une adresse à son armée avant la bataille. « Scots, Wha  Hae,  est une chanson de liberté pour Ecosse qui était encore pertinente au temps de Burns.
La chanson à été écrite à l’époque pendant laquelle la république française avait déclaré la guerre à la Grande-Bretagne.
Beaucoup d’Ecossais étaient encore amers après le Syndicat des Parlements anglais et écossais et opposés au gouvernement britannique. A cause de la guerre, il était dangereux d’exprimer ses vues sur l’indépendance, cela pouvait conduire à un emprisonnement. Au cours de ces dernières années la chanson a été adoptée pour la Fête Nationale Écossaise et pour être chantée au cours des fêtes.
Ce chant patriotique célèbre à la fois la beauté des paysages de l’Écosse et la victoire des patriotes écossais contre l’invasion anglaise à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, au cours de la première guerre d’indépendance de l’Écosse. Menés par Robert the Bruce, les Écossais renvoyèrent chez elle « l’armée du fier Édouard » (proud Edward’s army), Édouard II d’Angleterre lors de la bataille de Bannockburn qu’ils remportèrent en 1314, et qui déboucha sur près de quatre siècles d’indépendance.
L’expression « Fleur d’Écosse » fait, d’après certains, référence au Chardon, l’un des symboles nationaux de l’Écosse, qui orne par exemple les maillots des joueurs de rugby écossais.
D’autres estiment que cette expression fait référence à la fine fleur de l’Écosse, c’est-à-dire les meilleurs, les plus braves parmi les Écossais ; ceux qui ont combattu et sont morts, et ont résisté contre le roi Édouard, étant alors désignés par cette expression.
Depuis la fin des années 1980, l’Écosse connaît une renaissance du nationalisme dans la foulée du Scottish National Party »>Scottish National Party et cette chanson est souvent utilisée pour affirmer les vues indépendantistes.
C’est en 1990 qu’elle est utilisée pour la première fois lors d’une rencontre officielle. Jusque-là l’hymne joué pour l’Écosse était le God Save the Queen. À la demande du XV écossais, Flower of Scotland fut joué comme hymne pour le dernier match du tournoi des 5 nations, dans une rencontre qui les opposa aux Anglais. Ce match était joué à Murrayfield, et celui qui le gagnait faisait le grand chelem ; l’Écosse remporta d’ailleurs ce match
Ce chant exprime une méfiance et un ressentiment forts envers les Anglais. L’hymne joué auparavant pour l’Écosse était le God Save The Queen, mais, pour un certain nombre d’Écossais, cet hymne est souvent plus considéré comme l’hymne anglais que comme l’hymne britannique.
Parmi les raisons, le fait que le God Save The Queen contienne une strophe ressentie par beaucoup d’Écossais comme fortement anti-écossaise : « Lord, grant that Marshall Wade May, by Thy mighty aid, Victory bring. May he sedition hush, And like a torrent rush, Rebellious Scots to crush. God save the Queen ! », ce qui peut se traduire par : « Seigneur, accorde au Maréchal Wade De pouvoir, de par Ton aide puissante, Obtenir la victoire. Puisse-t-il faire taire les voix de la sédition Et, à l’instar de la déferlante d’un torrent, Écraser les rebelles écossais. Que Dieu protège la Reine ! » (Certains prétendent cependant que, plus que les Écossais, c’étaient surtout les jacobites qui étaient visés par cette strophe).
Dans les années 1990, le Flower of Scotland fut imposé comme hymne par la fédération écossaise de rugby et donne lieu à une ferveur toute particulière lors de son exécution, notamment lors des rencontres contre l’Angleterre, directement visée par les paroles. Beaucoup de supporters intercalent d’ailleurs des paroles insultantes entre deux des vers à la fin du couplet :
Paroles de la chanson : And stood against him
          Réponse de la foule : gainst who ? (contre qui ?)
Paroles de la chanson : Proud Edward’s Army,
           Réponse de la foule : That’s who ? (C’est qui ?) ou bastard(s) ! (bâtard(s) !), ou wanker(s) ! (Voire autres adjectifs fortement dépréciatifs)
          (Réponses communes, liste cependant non exhaustive !)
Paroles de la chanson : And sent him homeward,
          Réponse de la foule : what for ? (pour quoi faire ?)
Paroles de la chanson : Tae think again.,
          Réponse de la foule : to XXX the Queen (à la place de Tae Think again)
Jugée trop agressive pour les Anglais, la chanson a fait l’objet d’une pétition populaire présentée au Parlement écossais en 2004 pour qu’elle cesse d’être utilisée lors des rencontres sportives et soit remplacée par une autre.
Néanmoins, un sondage de 2006 auprès des Écossais plaçait Flower of Scotland en tête des hymnes potentiels avec 41%, loin devant Scotland the Brave (29%);
MF.
 

LES ECOSSAIS DANS AVIGNON.

Au XVI -ème siècle l’Écosse est en proie à une guerre de succession opposant Jacques Edouard Stuart à sa demi-sœur Marie Stuart, installée sur le trône.
Après plusieurs tentatives de reconquête ratées, le Prétendant vient se réfugier en France
Il était sûr d’y être bien accueilli puisque la France et l’Écosse étaient liées par la Auld Alliance, signée le 23/10/1295, qui établissait entre autres la possibilité d’accorder la nationalité française à un Ecossais et la nationalité écossaise à un Français.
Il finit par s’installer à Avignon début avril 1617 ; il est accueilli à bras ouvert par le vice-légat Salviati. (A cette époque, les papes avaient quitté la cité depuis longtemps, mais la ville appartenait toujours à la papauté et était dirigée par un vice-légat)
Il est accompagné par environ 400 Jacobites, dont certains sont célèbres, comme le Duc d’Ormond, le Duc d’Inverness ou le Comte de Ramsay, qui s’installeront ici, grâce aux « lettres de Naturalité » accordées par la Auld Alliance et pour certains y finiront leur vie.
Le Prétendant ne restera que 10 mois à Avignon et part ensuite pour l’Italie, mais il y reviendra en 1627 pour 4 mois, accompagné de son épouse et de ses 2 enfants, dont l’ainé, Charles Edouard Stuart, était âgé de 7 ans. C’est le futur Bonnie Prince Charlie.
Quand Bonnie Prince Charlie partira à la conquête de son trône, il viendra ici solliciter l’avis des vieux amis de son père le Duc d’Ormond (son ancien précepteur) et le Comte de Ramsay (philosophe, un des fondateurs de la Franc Maçonnerie en France). Le Duc d’Eguilles repartira avec lui pour l’aider dans son combat.
Après la bataille de Culloden, en 1746, Charles Edouard va errer pendant plusieurs années en Europe et il fera un bref passage à Avignon, accueilli par le vice-légat de l’époque. Il y retrouvera quelques nobles écossais, tels que le Comte Murray ou la Duchesse d’Inverness.
Quelques années plus tard, Avignon accueillera fastueusement le Duc de Cumberland, vainqueur de Culloden !
La plupart des familles Jacobites, installées à Avignon, ont quitté la France pendant la Révolution française, au moment où Avignon et le Comtat Venaissin sont devenus Français (1791). 
MF.

Qu’est-ce donc que le whisky ?

Whisky ou whiskey est le nom générique d’un ensemble d’eaux-de-vie fabriquées par distillation de céréales. L’origine du whisky est encore aujourd’hui sujette à controverses entre Écossais et Irlandais, chacun y allant de sa preuve la plus ancienne. Par la suite, le whisky a été exporté vers le Nouveau Monde (notamment aux États-Unis et au Canada). Depuis le début du xx° siècle, des distilleries se sont développées au Japon, puis dans le reste du monde plus récemment.
La question n’est pas aussi innocente qu’elle en a l’air, parce que les opinions varient à ce sujet d’un pays à l’autre et parce qu’il existe des « whiskies » en marge de l’industrie qui brouillent le paysage.
Plusieurs grandes marques de whisky indien, par exemple, ne sont pas autorisées à la vente en Europe en tant que whisky. Les définitions du whisky varient parfois d’un pays à l’autre. Certains ne s’en soucient guère, mais la plupart préconisent que le whisky est un alcool distillé fait de grain, de levure et d’eau. Une caractéristique minimaliste, s’il en est. Et pourtant, sur cette base, innombrables sont les modes de production du whisky, innombrables les arômes et saveurs à découvrir. Une simplicité qui explique l’omniprésence de ce spiritueux : une diversité aromatique et gustative » à qui il doit son immense popularité.
L’Écosse, comme on pouvait s’y attendre, est le pays où l’on excelle depuis plus de mille ans à distiller le grain. Plus d’une centaine de distilleries y sont actives et l’on pourrait sans grand effort écrire un livre intitulé « Les 1001 scotch whiskies qu’il faut avoir goûté dans sa vie ». On ne sera donc pas étonné du fait que les whiskies étrangers ont le plus souvent pris pour modèle l’exemple écossais. 
Michel, d’après Dominic Roskrow